CHOUX CHINOIS : Ressource pour producteurs, conseillers et étudiants
Quoique toujours en expansion, le chou chinois demeure une culture relativement marginale au Québec. En 2015, la production de choux chinois au Canada, incluant les bok choy, a été de 1766 ha dont 441 ha au Québec (Statistiques Canada 2015). La grande majorité de la production québécoise se trouve dans la région des Jardins de Napierville (Statistiques Canada 2011, dernière mise à jour par région).
Au PRISME, nous dépistons en 2016 une trentaine d’hectares. Cette culture peut se faire en sol minéral et en sol organique, mais la presque totalité des superficies dépistées par le PRISME sont produites en sol organique. Lors de périodes de canicule, les problèmes sont plus fréquents et le produit peut être ponctuellement rare sur le marché. Les prix sont généralement plus bas en fin de saison, lorsque le produit est plus abondant et de meilleure conservation.
Variétés
Il existe deux types principaux de chou chinois : le nappa et le michihili. Leur apparence est différente. Le nappa a une forme de baril ou de cylindre et les feuilles qui composent la pomme compacte sont serrées. Il est plus difficile à produire mais il est plus apprécié des asiatiques que le michihili et le prix obtenu est généralement plus élevé. Le michihili, connu sous le nom de salade chinoise, a une pomme de forme allongée et moins dense. Ses côtes sont moins larges et moins épaisses que celles du nappa.
On retrouve aussi dans les champs de nos producteurs divers types de légumes asiatiques de la famille des crucifères, principalement le bok choy.
Au PRISME, le nappa est le type le plus répandu. Les différences de comportement peuvent être très importantes selon les cultivars quant à la montée à la graine, la résistance aux maladies et carences, la forme et le poids. Le choix de la variété se fait principalement en fonction de la période de semis et du marché visé.
Établissement de la culture
En début de saison, les producteurs utilisent des transplants. L’emploi de transplants permet d’obtenir une première récolte plus hâtive qu’un semis. Le champ est également plus uniforme. Le semis au champ est plus fréquent en milieu de saison, bien que certains producteurs emploient les transplants toute la saison.
Les semis sont effectués à des taux supérieurs à ceux désirés, ce qui occasionne une opération d’éclaircissage lorsque les plants ont atteint un maximum de quatre feuilles. L’éclaircissage est effectué à la main, en tentant de maintenir l’espacement entre les plants le plus uniforme possible.
Le chou chinois est généralement cultivé sur buttes, en rangs simples ou doubles. Les espacements sur le rang et entre les rangs sont variables d’un producteur à l’autre. Ceux-ci sont déterminés en fonction de l’équipement du producteur, du cultivar et de la grosseur du produit désiré.
Croissance
Le chou chinois est une plante dont le cycle de croissance est relativement court. Selon la période et selon la méthode de culture (semis ou transplants), le chou prend de 50 jours à 70 jours pour atteindre la maturité.
Le cycle de croissance du chou chinois se divise en deux phases : l’établissement de la culture et le développement des parties commercialisables. Le stade pommaison est le stade le plus important et le plus critique. À la fin du cycle de croissance, la quantité de feuillage produite est impressionnante par rapport à la faible masse du système racinaire.
Le chou chinois est une plante de climat tempéré et sa production est plus facile en automne. Au printemps, les plantules sont sensibles au froid et les basses températures induisent la montée à la graine si le cultivar est mal adapté. De nombreux désordres physiologiques peuvent se manifester en conditions de chaleur et de sécheresse.
Fertilisation
Pour le chou chinois cultivé en sol organique, le Guide de référence en fertilisation publié par le CRAAQ (2e version, 2010) recommande un apport d’azote avant le semis ou la plantation. L’azote est un élément difficile à gérer en sol organique car le sol en dégage une certaine quantité et un apport trop élevé cause des désordres physiologiques.
Les recommandations pour le phosphore et le potassium sont établies en fonction des analyses de sols. Dans le cas du phosphore, elles varient de 0 à 110 kg/ha de P2O5 pour les semis et de 0 à 30 kg/ha pour les transplantions. Dans le cas du potassium, elles se situent entre 60 et 240 kg/ha de K2O pour les deux modes de production en sol organique. Un pH de 5.6 est adéquat pour la culture mais accroit les risques de la hernie des crucifères; une augmentation trop importante du pH est toutefois à éviter car elle peut entraîner des déséquilibres en éléments mineurs auxquels le chou chinois est très sensible.
Contrôle des mauvaises herbes
Le désherbage est habituellement mécanique et manuel en terre organique. Des sarcleurs sont passés entre les rangs et des ouvriers enlèvent les mauvaises herbes sur le rang manuellement ou à la pioche.
Cette opération se fait souvent en même temps que l’éclaircissage des plants. Les dommages causés aux racines par les sarcleurs ou les pioches peuvent devenir des portes d’entrées pour les champignons de sol tel le pythium.
Récolte
La récolte est manuelle. Elle débute à la mi-juillet et se termine tard en octobre. En été, la fenêtre de récolte est limitée, tout comme dans la culture de laitue. Un délai de quelques jours suffit à provoquer un excès de maturité et l’apparition de désordres physiologiques. Le chou est coupé et un grand nombre de feuilles extérieures demeurent au champ. En fonction de l’état des plants et du marché, il peut y avoir plusieurs passages dans un champ.
À maturité, le chou chinois présente une pomme ferme dont le poids peut atteindre de 2 à 15 livres, selon le type et le cultivar. Les acheteurs préfèrent le nappa bien blanc. Quoique les restaurateurs préfèrent de plus gros choux, le poids apprécié par les consommateurs se situe entre 4 et 5 livres.
Altises
Nom latin : Phyllotreta sp.
Importance
Les altises sont des ravageurs occasionnels des crucifères. Ils peuvent cependant endommager fortement les semis ou les plants nouvellement transplantés. Les altises qui s’attaquent aux crucifères sont surtout du genre Phyllotreta mais on retrouve de plus en plus d’altises à tête rouge (Systena frontalisy), plus grosse et plus vorace.
Description
Ce sont de petits insectes (2 mm), de forme ovale. Certaines espèces sont complètement noires alors que d’autres ont deux taches ou bandes jaune blanchâtre.
Cycle de vie
Les adultes hivernent dans les débris à la surface du sol, en bordure des champs, partout où une litière végétale peut les protéger. Ils sont présents dès la mise en culture des champs. Les adultes se nourrissent sur la surface foliaire des jeunes plants. La pluie et le temps frais limite l’activité des altises.
Dispersion
Les populations sont habituellement plus importantes en bordure de fossés.
Dommages causés
Ces insectes sont actifs par temps chaud et ensoleillé, de mai à août. Les blessures foliaires qu’ils causent en se nourrissant, accélèrent les pertes d’eau et mène rapidement le jeune plant au dessèchement. Dans les cas extrêmes, les altises peuvent complètement détruire les cotylédons et les premières feuilles. Elles sont particulièrement à craindre dans les champs semés.
Méthodes de lutte
Les traitements insecticides contrôlent efficacement ce ravageur. L’irrigation constitue un moyen indirect de contrôler l’activité des altises.
Cécidomyie du chou-fleur
Nom latin : Contarinia nasturtii
Importance
Cette espèce peu connue a causé beaucoup de soucis en 2002 lorsqu’elle a été déclarée insecte de quarantaine et soupçonnée d’être présente au Québec. Cette présence venait peut-être compromettre l’exportation vers les États-Unis. Un projet de dépistage fut alors mené conjointement avec le CRDH afin de déterminer la présence ou l’absence de l’insecte. Ce projet avait permis de confirmer son absence au Québec, contrairement à l’Ontario où elle était déjà présente et susceptible de causer des dommages très importants.
À la fin de l’été 2003, l’ACIA a découvert la présence de l’insecte sur l’Île de Laval. En 2004, l’insecte a été retrouvé dans trois autres municipalités : communauté urbaine de Montréal, Vallée du Richelieu et Vaudreuil-Soulanges. Ces régions devenaient donc des zones réglementées. En 2005, le nombre total des zones réglementées est passé à 20.
En 2016, la cécidomyie est devenue un ravageur prépondérant, répandu à travers la province, mettant même en péril la production de canola au Saguenay/Lac-St-Jean. En effet, quoiqu’elle porte le nom de cécidomyie du chou-fleur, elle cause des dommages importants dans d’autres crucifères, particulièrement dans le brocoli.
Description
L’adulte est une petite mouche de 1.5 à 2 mm, peu mobile et a une courte durée de vie (1 à 4 jours). Les œufs, pondus en groupe, sont très petits (0,3 mm x 0,08 mm).
À l’éclosion, la larve est transparente et ne mesure que 0.3 mm. À la fin du cycle larvaire, la larve est de couleur jaune citron et mesure 2 mm.
Cycle de vie
Les larves hivernent sous forme de pupe dans le sol. Les adultes de la première génération feraient leur apparition en mai ou en juin, selon la température. La ponte s’effectue sur les bourgeons terminaux ou sur d’autres parties de la plante. La larve est active entre 10 et 12 jours, pour ensuite devenir une nymphe, et éventuellement recommencer son cycle. En Ontario, il peut y avoir entre 3 et 4 générations par année. La durée du cycle varie de 21 à 44 jours par génération.
Dispersion
Le manque de connaissance au sujet de cet insecte ne permet pas de connaître sa dispersion. La littérature indique cependant que l’insecte a de la difficulté à voler. De nombreux projets sont en cours au Québec afin de mieux connaître son comportement.
Dommages causés
La larve, en se nourrissant, rejette de la salive qui détruit les tissus végétaux. La nutrition se fait pour la plupart du temps au niveau de l’apex. Le plant perd donc sa dominance apicale. Les feuilles près du cœur deviennent habituellement tordues et des cicatrices liégeuses et brunes peuvent être présentes sur les pétioles. Suite à la perte de dominance apicale, le plant formera des pousses secondaires.
Ces dommages demeurent difficiles à associer à la cécidomyie, car ceux-ci peuvent être confondus avec des dommages d’origines diverses, tels des carences en molybdène, des dommages mécaniques, des variations génétiques, divers stress, etc.
Méthodes de lutte
Des traitements insecticides ont été effectués en prévention en 2002, lorsque l’insecte était soupçonné. Plusieurs insecticides ont été homologués depuis pour lutter contre cet insecte.
Fausse-arpenteuse
Nom latin : Trichoplusia ni
Importance
La fausse-arpenteuse est un ravageur prépondérant en fin de saison.
Description
Les œufs sont blanc crème, en forme de dôme d’environ un millimètre de diamètre. Ils sont pondus un à la fois ou en groupe de deux ou trois. À l’émergence, les jeunes larves, très actives, sont si petites qu’elles sont difficilement observables. Rapidement, elles grossissent et on peut les distinguer par le fait qu’elles se déplacent à la manière des arpenteuses (Geometridae) et qu’elles présentent seulement trois paires de fausses pattes (pseudopodes). Lorsqu’on la dérange, elle se dresse sur ses segments postérieurs. C’est un comportement très caractéristique.
La larve, dont la couleur prend la teinte de la source de nourriture, se caractérise aussi par une capsule céphalique triangulaire et des petits groupes de poils distribués le long du corps.
Les stades larvaires les plus avancés présentent habituellement une strie longitudinale blanche de chaque côté du corps.
Cycle de vie
La fausse-arpenteuse peut survivre à notre hiver sous forme de chrysalide, mais comme la fausse-teigne, la majorité des populations émigre des États-Unis. Les rotations ont donc peu d’impact sur la présence et les niveaux de population de cet insecte.
Contrairement à la piéride du chou, l’adulte de la fausse arpenteuse est un papillon de nuit. On a rarement l’occasion de l’observer.
La femelle peut pondre de 200 à 350 œufs. Ils sont pondus généralement sous les feuilles intermédiaires ou plus jeunes, à partir de juin. Cependant, les populations sont beaucoup plus importantes à la fin de l’été. Les larves éclosent en trois ou quatre jours et se nourrissent pendant deux à quatre semaines. Par la suite, elles tissent un cocon sous les feuilles ou dans les inflorescences et entament la phase de chrysalide.
Dispersion
Elle est généralement homogène dans le champ.
Dommages causés
La larve est très vorace. Contrairement à la fausse-teigne, la fausse-arpenteuse mange beaucoup plus de surface foliaire pour traverser son stade larvaire. De plus, les dommages sont souvent causés à la partie commercialisée: l’inflorescence du chou-fleur et du brocoli ou la partie inférieure de la pomme de chou.
De plus, les quantités importantes de fèces produites par l’insecte peuvent être une source de contamination du légume.
Méthodes de lutte
Les mêmes traitements insecticides utilisés contre la piéride et la fausse-teigne sont recommandés pour contrôler la fausse-arpenteuse. Cependant, il faut vérifier leur efficacité puisque la fausse-arpenteuse semble développer une résistance à ceux-ci.
La lutte chimique demeure le moyen le plus utilisé pour contrôler la fausse-arpenteuse. Depuis quelques années, on note plusieurs cas d’inefficacité des organo-phosphorés.
Fausse-teigne des crucifères
Nom latin : Plutella xylostella
Importance
La fausse-teigne est la moins vorace des trois principales chenilles qui s’attaquent aux crucifères. Sa présence est dommageable à des stades de développement de culture bien spécifiques.
Description
Les œufs sont difficiles à observer. Ils sont ovales, jaunâtres. Ils ont moins d’un demi-millimètre de longueur. La larve est verte, fusiforme et presque sans poils. La partie postérieure est en forme de “V”. La teinte de vert varie en fonction du repas de l’insecte. À maturité la larve atteint 12-13 mm. Lorsqu’elle est dérangée, la larve se tortille activement. Ce comportement est caractéristique de la fausse-teigne.
Cycle de vie
La fausse-teigne peut hiverner sous forme de pupe. Cependant, la majorité des populations arrive du sud du continent. Les adultes apparaissent dès les premiers beaux jours du printemps (mi-mai). Les femelles pondent à différents endroits sur les plants.
Les minuscules larves émergent en 5 à 10 jours, selon les conditions de température. On observe les premières chenilles au début de juin. Les larves se nourrissent pour une période variant de 10 jours à deux semaines. À maturité, elles se tissent un cocon et passent à l’état de chrysalide. Le papillon émerge environ une semaine plus tard. Le papillon est nocturne. On peut observer son activité à la brunante. Il n’est toutefois pas exclus d’apercevoir un papillon durant la journée, généralement lorsqu’on dérange le feuillage d’un plant.
Dispersion
La dispersion est généralement homogène dans le champ.
Dommages causés
Les larves se déplacent et se nourrissent sous les feuilles; elles y creusent de minuscules cavités sans nécessairement les perforer. Lorsque la feuille grandit, ces petites cavités deviennent plus importantes et plus apparentes même si les larves ont été éliminées. Les feuilles ont souvent l’apparence qu’elles ont été criblées par un coup de “12”.
Dans le brocoli, les dégâts se limitent habituellement aux parties de la plante qui ne sont pas commercialisées, les feuilles. À l’automne, la larve peut être aperçue sur ou dans l’inflorescence.
Dans le chou-fleur, on peut aussi tolérer la présence de dommages sur les feuilles en début de production. Cependant, on doit s’assurer qu’il n’y a pas de dégâts sur le feuillage que l’on attache pour protéger le chou-fleur du soleil. La contamination de l’inflorescence par les excréments de la fausse-teigne constitue le dommage le plus important causé par cet insecte dans cette culture. Le chou-fleur est automatiquement déclassé. On doit donc limiter les niveaux de population de l’insecte dès le début de l’inflorescence.
Dans le chou, on peut tolérer la présence de fausse-teigne jusqu’à l’initiation de la pomme. À ce stade de la culture, on doit cependant être plus prudent. La présence de larves au cœur du plant peut rendre leur contrôle plus difficile et retarder la pommaison du chou. Une fois la pommaison débutée, les risques de dommages sont encore plus élevés. La larve se nourrit en creusant une galerie dans la pomme de chou. Une seule larve peut déclasser le produit ou tout au moins ralentir les opérations de récolte puisqu’on doit enlever les feuilles trouées. On ne peut toutefois pas retirer un grand nombre de feuilles en raison de l’aspect final du chou.
Méthodes de lutte
On utilise principalement les insecticides chimiques pour contrôler les populations de fausse-teigne. Il est important d’alterner les familles d’insecticides afin de prévenir le développement de résistances. Les produits biologiques à base de Bacillus thuringiensis sont souvent moins efficaces contre cette chenille.
Mouche du chou
Nom latin : Delia radicum
| Mouche du chou – asticot |
Importance
La mouche du chou est un ravageur très important au début de la saison de culture des crucifères. Les pertes économiques varient selon la réponse des différentes cultures aux stress et la partie commercialisée de la plante (fleur ou racine). Dans les trois cultures dépistées au PRISME, on doit surveiller particulièrement le chou-fleur. Cette culture est plus sensible aux attaques de ce ravageur que le chou ou le brocoli.
Quoique la mouche du chou soit prépondérante dans les cultures de crucifères, on note dans certains secteurs une proportion relativement significative de mouche des semis. Le comportement et les dommages causés par celle-ci sont similaires.
Description
L’adulte de la mouche du chou ressemble beaucoup à la mouche domestique. Cependant, elle est un peu plus petite.
Les œufs sont blancs, en forme de grain de riz, mais très petits (un mm). Ils sont très visibles sur un sol foncé. Par contre, sur sol sableux, leur observation demande beaucoup plus d’attention, particulièrement pour un débutant. Ils sont pondus un à la fois ou en groupe.
L’asticot (larve) est blanc et apode. Lorsqu’on arrache un plant attaqué, on trouve habituellement le ou les asticots dans la racine ou aux environs de celle-ci. À maturité, il mesure six millimètres.
La pupe, brunâtre, ressemble à un petit cigare.
Cycle de vie
La mouche passe l’hiver à l’état de pupe dans le sol. Les adultes émergent au printemps et envahissent les champs vers la mi-mai. À cette période, la floraison de la barbarée vulgaire (Barbarea vulgaris) agit comme indicateur du début de ponte de la première génération.
Les œufs sont pondus au collet des plants, directement sur la tige ou sur le sol. Il y a éclosion trois à sept jours plus tard dépendant des conditions d’humidité et de température. La larve (asticot) commence à se nourrir en creusant des galeries dans la racine. L’insecte demeure au stade larvaire de deux à quatre semaines puis entame la dernière étape de son développement, la pupaison. Par la suite, le cycle recommence. Dans le Sud-Ouest de Montréal, il y a deux à trois générations par année.
Dispersion
Généralement, les champs situés dans les régions à forte concentration de crucifères ont une densité de ponte plus importante. C’est le cas des régions de Saint-Rémi et St-Michel.
À plus petite échelle, les baissières et les parties de champs près des boisés ou à l’abri du vent doivent être considérées comme des endroits privilégiés de ponte.
Dommages causés
Pour les légumes fleurs, les larves se nourrissant des racines, l’efficacité d’absorption de l’eau et des minéraux par la plante est affectée. Cela se traduit par une croissance réduite, à l’extrême par la mort du plant. Le chou-fleur, particulièrement sensible aux stress, a tendance à produire prématurément une inflorescence qui atteint rarement un calibre commercialisable.
C’est généralement la première génération qui cause des dégâts ; la majorité des crucifères, dont on récolte la partie aérienne, sont suffisamment développées après le mois de juin pour résister aux attaques des deux dernières générations. De plus, les conditions de températures chaudes et sèches de l’été limitent le taux d’éclosion des œufs. Il peut cependant arriver, lors d’étés exceptionnels, que des précipitations importantes au début de juillet et des niveaux de ponte élevés pour cette période de l’année, favorisent le développement de la deuxième génération.
Pour les légumes racines, comme le radis, il n’y a aucune tolérance. Ils sont potentiellement affectés par toutes les générations. Les dommages causés par la mouche du chou affectent directement la qualité du produit, leur valeur marchande diminue rapidement et leur conservation est très difficile.
Méthodes de lutte
Une bonne évaluation de la ponte et des conditions d’éclosion permet de décider de la nécessité de l’utilisation d’un insecticide dans l’eau de transplantation ou en pulvérisation post-plantation.
Piéride du chou
Nom latin : Pieris Rapae
Piéride du chou – adulte | Piéride du chou – chenille |
Importance
La larve de piéride s’attaque à toutes les espèces de crucifères. C’est un ravageur important.
Description
L’adulte de la piéride du chou est un papillon. Le dessus des ailes est blanc et le dessous jaune pâle. Des points noirs sont visibles sur la partie supérieure des ailes.
Les œufs, de la forme d’une balle de fusil, sont visibles à l’œil nu (un millimètre de longueur). D’abord blanc crème, ils deviennent orangés à l’approche de l’éclosion. Les œufs sont déposés en majorité sur la face inférieure des feuilles, mais on en trouve fréquemment sur la face supérieure des feuilles centrales.
Sur des plants plus développés (plus de dix feuilles), on les trouve surtout sur les feuilles intermédiaires ou plus jeunes. Ils sont rarement sur les vieilles feuilles, celles-ci semblent moins attirantes.
Les larves sont des chenilles vertes et légèrement pubescentes. Elles sont marquées d’une fine ligne jaune sur le dos. On les observe généralement au centre des plants, en bordure ou sur le dessus des feuilles, et le long des nervures centrales.
Cycle de vie
L’adulte hiverne sous forme de chrysalide dans les débris de culture ou à proximité des champs de crucifères. Il y a au moins trois générations par année. L’adulte de la première génération émerge de mi-mai à fin mai. On observe généralement les premières larves au cours des premiers jours de juin. Cependant, le premier pic de population de larves de piéride du chou est au début du mois de juillet. Chaque femelle peut pondre jusqu’à environ 200 œufs. Le temps d’incubation est de cinq à sept jours. Les œufs sont résistants aux applications d’insecticides. Il faut donc attendre leur éclosion pour espérer de bons résultats avec les pulvérisations.
La piéride complète ensuite cinq stades larvaires sur une période de deux à trois semaines (selon la température) avant de se transformer en chrysalide. Pour la dernière étape de son développement larvaire, elle préfère un site plus ou moins à l’abri : sur la face inférieure ou dans les replis des feuilles ou même dans l’inflorescence (particulièrement à l’automne).
Dispersion
La dispersion est généralement homogène dans le champ. On peut toutefois observer une densité de ponte plus élevée en bordure de fossés ou de cultures fourragères en fleurs. Les obstacles physiques, comme des brise-vent denses ou des boisés, peuvent diminuer les migrations de papillons et les infestations de chenilles dans les champs à proximité.
Dommages causés
La présence de chenilles, de dégâts et/ou d’excréments peut diminuer la valeur commerciale de la récolte des crucifères. Selon la partie récoltée, feuillage ou inflorescence, les séquelles prennent plus ou moins d’importance. Par exemple, des feuilles de brocoli grignotées ne causent pas trop de problèmes cependant, la présence d’excréments sur une tête de chou-fleur déclasse le légume.
Méthodes de lutte
Plusieurs insecticides chimiques sont utilisés pour contrôler les populations de piérides. Des produits biologiques à base de Bacillus thuringiensis sont aussi très efficaces pour contrôler la piéride. Il faut garder à l’esprit que les premiers stades larvaires sont plus sensibles aux insecticides et ce, particulièrement si le producteur désire utiliser un insecticide biologique.
La destruction rapide des résidus de culture suite à la récolte prive la piéride d’un site de reproduction.
Pucerons
Nom anglais : Aphids
Importance
Les pucerons sont des ravageurs secondaires des crucifères.
En plus des espèces communes à plusieurs autres cultures, il existe des espèces de pucerons spécifiques aux crucifères. Il n’y a pas de patrons de dispersion propres aux crucifères; par contre, il n’est pas rare de trouver un plant fortement infesté à côté de plants sans pucerons.
Description
Le Myzus persicae est le puceron le plus souvent retrouvé dans les cultures. C’est habituellement en août qu’il est le plus présent. Il y a aussi les espèces de pucerons spécifiques aux crucifères : Lipaphis erysimi (puceron du navet) et Brevicoryne brassicae (puceron des crucifères) qui sont présents. Le stade de pommaison est à surveiller de près.
Les pucerons sont des insectes de l’ordre des homoptères et de la famille des aphidiens. Il s’agit d’un petit insecte au corps mou qui se nourrit passivement de la sève de son hôte à l’aide de ses pièces buccales de type “piqueur-suceur”.
On reconnaît un puceron par la présence d’une structure qui lui est propre: les cornicules. Les cornicules, qui sont au nombre de deux, sont situés à l’extrémité postérieure de l’abdomen. Ils ont une forme cylindrique allongée et ont pour fonction d’exsuder des cires et certaines phéromones. Les pucerons ont pour caractéristiques d’être ovovivipares, parthénogénétiques, polyphages et hautement reproductifs. De nombreuses espèces envahissent régulièrement les champs, les boisés et même les parterres et les aménagements paysagers. Au champ, la présence de cornicules permet de confirmer qu’un spécimen est bel et bien un puceron.
Vous pouvez consulter le Guide d’identification des pucerons dans les cultures maraîchères au Québec (lien) développé par le PRISME en collaboration avec Agriculture Canada qui contient une clé d’identification détaillée et de l’information concernant tous les pucerons présents sur les crucifères, la laitue, le céleri, le poivron et les autres cultures dépistées par le PRISME.
Thrips
Nom latin : Thrips tabaci
Importance
Le thrips est un ravageur occasionnel mais potentiellement très dangereux du chou pommé. Certaines années, aucun champ n’est traité. Cependant, si les conditions sont favorables, les populations peuvent être importantes et justifier une ou plusieurs applications insecticides.
Description
Les thrips sont de très petits insectes, 0.5 à 2 mm, de forme linéaire. Ils sont de couleur jaune à brun clair. Il y en a aussi des noirs, mais on les observe plus rarement. Les adultes possèdent deux paires d’ailes plumeuses. Les larves ressemblent aux adultes sauf qu’elles sont plus petites et aptères.
Cycle de vie
L’insecte passe l’hiver dans les champs de blé, d’avoine, de trèfle ou de luzerne. Lorsque l’été est chaud et sec, les thrips se multiplient très rapidement. Ils peuvent migrer dans les champs de choux des environs lors des premières coupes de foin ou lorsque les céréales mûrissent. La pluie et le temps frais limitent le développement des populations.
Dispersion
Les choux affectés peuvent être observés sur l’ensemble de la superficie du champ. Cependant, les dommages ont tendance à être plus nombreux près des brise-vent et dans les zones humides.
Dommages causés
À l’aide de leur pièce buccale, les thrips râpent l’épiderme des feuilles de chou pour sucer la sève de la plante. Cela provoque la prolifération de cellules créant un genre d’œdème. Ce problème résulte en une diminution de la qualité esthétique du produit. Ces lésions ont tendance à jaunir au cours de l’entreposage.
Méthodes de lutte
On recommande de faire coïncider les traitements insecticides contre les thrips avec ceux contre les chenilles. Il faut s’assurer d’utiliser un produit qui contrôle les deux types de ravageurs. De plus, le volume de la pulvérisation doit être suffisamment important pour que le produit atteigne la base des feuilles.
Comme dans le cas des altises, l’irrigation s’avère un moyen indirect de contrôler les populations de thrips.
Ver gris
Importance
Le nématode des nodosités des racines est un ravageur très important des carottes. On le retrouve partout au Québec. Il parasite les racines de plusieurs plantes maraîchères telles que la tomate, la pomme de terre, la carotte, la laitue.
Les pertes causées par ce nématode peuvent atteindre 80 % à 100 % dans les champs sévèrement infestés. Habituellement, elles sont localisées. Certaines parties du champ peuvent être complètement perdues alors que d’autres sont peu affectées.
Description
Le nématode des nodosités est un petit ver incolore qui mesure environ 0,5 mm de long. Il est donc invisible à l’oeil nu.
Cycle de vie
Le nématode des nodosités hiverne dans le sol sous forme d’œufs ou de larves. Au printemps, dès que le sol atteint 10 °C, la larve commence à se nourrir de racines. Elle pénètre d’abord par les radicelles. À l’intérieur des radicelles, elle provoque l’élargissement des cellules, d’où la formation de nodules sur les racines. Les premiers nodules sont visibles vers la fin juillet.
C’est à l’intérieur des nodules que se retrouve la femelle. Chaque femelle pond de 200à 1 000 oeufs, lesquels sont déposés dans une masse gélatineuse le plus souvent à la surface des racines.
Le temps nécessaire pour compléter le cycle vital est de 30 à 90 jours, selon la température et la plante-hôte. Sous nos conditions, le nématode peut effectuer deux cycles par saison. Le premier cycle prend environ 90 jours. La deuxième génération ne prend que de 30 à 45 jours pour compléter son cycle.
Dispersion
Les nématodes se retrouvent le plus souvent par zones de formes irrégulières dans les champs. Les zones sont de grandeurs variables, allant de quelques mètres à plusieurs dizaines de mètres.
Le nématode se déplace par lui-même sur de très courte distance. Sa dissémination dans un champ ou d’un champ à l’autre s’effectue par les producteurs lors des opérations de travail du sol.
Il est rare qu’un champ ait des pertes énormes lors d’une saison sans qu’il n’y ait eu présence de symptômes les années précédentes. Ainsi, on peut identifier les champs ou les parties de champs qui présentent des risques de pertes élevées.
Dommages causés
Le nématode des nodosités s’attaque aux racines des plantes. Les dommages causés aux racines réduisent l’absorption de l’eau et des éléments nutritifs. Ainsi, les symptômes sur le feuillage sont semblables à ceux engendrés par un système racinaire peu développé. Ils se présentent sous forme d’un rabougrissement, d’un jaunissement et d’un développement inégal du feuillage.
Étant donné que le nématode entrave le développement normal des racines, celles-ci deviennent fourchues ou très courtes. Il y a formation de nodules principalement sur les racines secondaires.
Méthodes de lutte
La méthode de lutte la plus pratiquée est l’application d’un nématicide. Cependant, ces produits sont très dispendieux et leur efficacité dépend des conditions du sol lors du traitement. Les traitements ont lieu au printemps ou à l’automne. Le sol doit être assez réchauffé (10 °C) pour que les nématodes soit actifs. Il doit avoir un taux d’humidité adéquat: pas trop humide sinon le produit ne se diffuse pas bien, ni trop sec sinon le produit, qui est volatil, s’échappe sans affecter les nématodes.
Parmi les techniques disponibles pour réduire les populations du nématode des nodosités, les rotations demeurent l’outil le plus efficace. Les plantes recommandées sont les céréales et les plantes à cycle de production court telles que l’épinard, le radis et la laitue produite à partir de transplants. On doit cependant herser cette dernière pour activer la décomposition des résidus aussitôt la récolte terminée. On doit éviter de semer la laitue car la durée de croissance permet alors aux nématodes de compléter leur cycle.
Le nématode des nodosités ne pouvant pas se nourrir sur les graminées, les céréales demeurent la culture à privilégier dans la rotation.
Alternaria sp. (tache grise et tache noire)
Nom latin : Alternaria sp.
Importance
Les champignons du genre Alternaria (brassicicola et brassicae) sont des ravageurs occasionnels chez les crucifères. Néanmoins, ils peuvent causer des dommages importants en particulier sur les têtes de chou-fleur.
Description des dommages
Les lésions causées par A. brassicicola sont grandes, gris olivâtre à noir grisâtre. Le centre des tâches est plus clair et se couvre de spores réparties en zones concentriques.
Les lésions causées par A. brassicae sont petites, brun pâle à brun grisâtre. Alternaria sp. est plus fréquent sur les feuilles en sénescence et les individus moins vigoureux.
Conditions d’infection
Le parasite passe l’hiver sous forme de mycélium ou de conidies sur les graines ou les débris végétaux. Les spores peuvent être disséminées d’un champ à l’autre par le vent, la pluie, les employés ou l’équipement.
L’initiation de l’infection nécessite de l’eau libre pendant 16 heures et des températures de 15 et 25 °C, respectivement pour A. brassicae et A. brassicicola. On observe que le retour du beau temps suffit généralement pour limiter la progression de la maladie.
Dommages causés
Les tissus foliaires les plus atteints se dessèchent et disparaissent. Quelquefois, Alternaria sp. peut envahir l’inflorescence des choux-fleurs, causant des points bruns qui ont tendance à noircir. Dans le chou, c’est la qualité esthétique qui est diminuée.
Méthodes de lutte
Les traitements fongicides sont efficaces à limiter le développement de la maladie. Le choix de cultivars tolérants ou résistants permet aussi de limiter l’impact de cette maladie.
Hernie des crucifères
Nom latin : Plasmodiophora brassicae
Importance
C’est la principale maladie racinaire des crucifères. Elle est causée par un champignon présent dans le sol, Plasmodiophora brassicae. La hernie peut causer des pertes économiques importantes certaines années.
Description des dommages
La présence du pathogène est difficile à détecter au premier stade de la maladie puisqu’il s’attaque au système racinaire. Néanmoins, on peut observer un faible développement du plant et des feuilles souvent plus pâles. Le plant flétrit pendant les heures chaudes de la journée. En arrachant le plant, on peut facilement diagnostiquer la maladie. Au début de l’infection, on observe des petits nodules; à un stade plus avancé, les racines sont hypertrophiées et prennent l’aspect de massues.
Conditions d’infection
Le champignon infecte la plante par les racines et s’y multiplie rapidement. L’infection est favorisée par un sol acide avec une humidité adéquate. Plus tard, les racines se détériorent et un grand nombre de spores est relâché. Sous cette forme, le champignon peut persister une dizaine d’années dans le sol, même en l’absence d’une plante hôte.
Zone à risques
Les sols frais, détrempés et acides sont plus favorables à l’infection et à la propagation du pathogène sur la culture. On retrouve fréquemment le champignon dans les champs historiquement en crucifères et les champs infestés de mauvaises herbes de la famille des crucifères.
Dispersion
Selon le niveau d’infestation, le champ peut être affecté par foyers ou en totalité.
Dommages causés
Le fonctionnement des racines est altéré par l’invasion du pathogène. L’absorption de l’eau et des nutriments est alors diminuée. Selon le stade de la culture où l’infection par le champignon a lieu, les dommages peuvent varier entre un ralentissement de croissance, une perte de rendement ou la mort du plant.
Méthodes de lutte
– Utiliser un substrat sain pour la production des transplants.
– Chauler pour atteindre un pH de 7,2 dans le champ.
– Éviter d’irriguer de façon excessive.
– Effectuer des rotations de quatre à cinq ans en évitant la présence de mauvaises herbes de la famille des crucifères.
– Favoriser un bon drainage.
Mildiou
Nom latin : Peronospora parasitica
Importance
Le mildiou est un ravageur secondaire des crucifères. Cependant, certains cultivars de brocoli s’avèrent plus sensibles à la maladie. Le mildiou est causé par le champignon Peronospora parasitica.
Description des dommages
Ce ravageur affecte habituellement les vieilles feuilles. Des taches irrégulières de jaunes à brunes sont visibles sur les deux cotés de la feuille. Plus tard, elles se regroupent et en viennent à former des plages bien distinctes. Le symptôme caractéristique du mildiou est une sporulation blanche grisâtre qui se développe sur la face inférieure des feuilles infectées lors de conditions fraîches et humides.
Conditions d’infection
Les rosées prolongées, les pluies légères, les brouillards épais et les nuits fraîches favorisent grandement le développement du mildiou. Sous ces conditions, les plus jeunes tissus peuvent être affectés.
Zone à risques
Les champs ou les parties de champs avec une mauvaise ventilation et/ou un sol compacté sont des zones à risques.
Certains cultivars sont plus sensibles au mildiou, donc à surveiller.
Méthodes de lutte
Les traitements fongicides sont efficaces pour contrôler la maladie. Cependant, les produits utilisés sont des protectants, c’est-à-dire qu’ils limitent de nouvelles infections sans toutefois éliminer la maladie. Les applications doivent donc être répétées lorsque le produit est délavé.
On doit éviter une densité de population trop élevée de la culture et limiter l’irrigation par aspersion.
Le choix de cultivars résistants ou tolérants au mildiou est le moyen à privilégier pour limiter l’impact de cette maladie.
Nervation noire
Nom latin : Xanthomonas campestris pv. campestris
Importance
C’est la maladie bactérienne la plus importante des crucifères. La bactérie responsable est Xanthomonas campestris pv. campestris (même genre, même espèce que dans le piment ou la laitue, mais pathovar différent). Au niveau des crucifères, le chou et le chou-fleur y sont plus susceptibles que le brocoli.
Description des symptômes
Les symptômes caractéristiques de la nervation noire sont un jaunissement en forme de “V” à l’extrémité des feuilles terminales, associé à un noircissement des nervures. Ceci s’observe lorsque la maladie est avancée. En serre, de minuscules taches noires ou brunes sur les feuilles peuvent se manifester.
Conditions d’infection
X campestris est introduite au champ par une semence ou un transplant infecté. La bactérie pénètre dans les tissus sains via les hydathodes. La bactérie peut survivre sur des résidus de cultures en décomposition pour une période allant jusqu’à deux ans. Elle peut persister encore plus longtemps si des mauvaises herbes de la famille des crucifères sont présentes. Le développement de ce pathogène est plus rapide lors de conditions chaudes et humides.
Dispersion
Initialement, la maladie se présente par foyers. Par la suite, la bactérie peut s’étendre à tout le champ. Il est fréquent d’observer la distribution de la maladie selon l’axe de passage de la machinerie.
Méthodes de lutte
– Utiliser des semences certifiées exemptes de la maladie.
– Désinfecter les graines par traitement à l’eau chaude.
– Choisir des variétés plus tolérantes.
– Effectuer le dépistage des transplants en serre.
– Favoriser une fertilisation équilibrée et une bonne santé de la plante.
– Les pratiques culturales influencent la propagation de la maladie. Il faut donc : limiter l’irrigation par aspersion et limiter le déplacement des employés ou de la machinerie dans le champ lorsque le feuillage est humide.
– Bien contrôler les altises.
– Enfouir les résidus de cultures contaminés le plus rapidement possible afin de favoriser leur décomposition.
– Pratiquer des rotations de cultures minimalement de deux à trois ans.
– Éliminer les mauvaises herbes de la famille des crucifères.
Tache bactérienne
Nom latin : Xanthomonas campestris pv. armoraciae
Importance
Il s’agit de la même bactérie qui cause la nervation noire, mais ce pathovar provoque des symptômes différents. C’est par l’observation des symptômes que la distinction entre la nervation noire et la tache bactérienne peut être effectuée. Les dommages causés par cette bactérie sont davantage observés en serre lors de la production de transplants qu’en champ.
Description des symptômes
Les symptômes caractéristiques de cette maladie sont des taches foliaires circulaires qui peuvent atteindre 4 mm de diamètre. Elles peuvent être blanc crème avec un pourtour foncé ou entièrement noires. Ces taches sont habituellement bordées d’une zone translucide ou d’un halo vert pâle passant au jaune.
Ces symptômes peuvent être confondus avec certains problèmes phytosanitaires telle la nervation noire (voir description des symptômes) et la tache noire (Alternaria brassicicola).
Conditions d’infection
La bactérie responsable de la tache bactérienne peut être présente sur la semence ou sur des résidus de culture. Contrairement à la nervation noire, l’infection ne progresse pas dans la plante, car l’entrée de la bactérie se fait par les stomates. Les conditions fraîches et humides sont favorables au développement de la maladie de même que la présence d’eau sur le feuillage pour une longue période.
Une plante peut être affectée par la tache bactérienne et la nervation noire sans manifester la présence de ces deux maladies. Ainsi, en serre les symptômes de la tache bactérienne pourront apparaître, sans que la nervation noire ne se manifeste. Ce n’est qu’au champ, si les conditions sont chaudes et humides, et s’il y a bien présence de la bactérie causant la nervation noire, que les symptômes caractéristiques de celle-ci apparaîtront.
Dispersion
La tache bactérienne se propage par les éclaboussures d’un plant infecté à un plant sain lors de l’irrigation en serre. L’infection peut donc se propager sur une grande surface.
Méthodes de lutte
– Utiliser des semences certifiées exemptes de la maladie.
– Désinfecter les graines par un traitement à l’eau chaude.
– Nettoyer et désinfecter les équipements de serres pour minimiser les risques d’infection.
– Éliminer les transplants qui présentent des symptômes pour éviter la propagation.
– Éviter les périodes de mouillure de longues durées sur le feuillage.
Ravageurs et problèmes physiologiques du chou chinois | ||
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Cette culture regroupe la majorité des problèmes rencontrés dans les crucifères… et dans la laitue. Les insectes secondaires et occasionnels demeurent à surveiller car ils peuvent parfois occasionner des dommages importants. Les maladies sont nombreuses et plusieurs d’entre elles ne peuvent être contrôlées une fois présentes*. Certains désordres physiologiques sont prépondérants car ils peuvent clairement déclasser la récolte ou rendre le produit non commercialisable. | ||
Prépondérants | Secondaires | Occasionnels |
Insectes Mouche du chou/des semis | Insectes Altises | Insectes Mini-mouches
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Maladies Mildiou | Maladies Rhyzoctonie* | Maladies Virus
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Désordres physiologiques Carence en calcium | Désordres physiologiques Carence en bore | Désordres physiologiques Hydathodes noircis |